lundi 22 août 2011

L'hôpital "d'Issy"...

Un homme d'une soixantaine d'année avec un fort accent nord-africain et parlant mal le français monta dans le bus et me demanda si j'allais bien à "l'hôpital d'issy" (il faut le dire avec l'accent). Ca ne me disait rien du tout. Il parvint à me faire comprendre tant bien que mal que ça se trouvait près d'une certaine station de métro, par laquelle passait effectivement ma ligne. Au moins, je lui assurai qu'il était dans le bon bus. Mais pendant tout le trajet, je n'arrêtais pas de me demander où il voulait aller exactement... hôpital d'Issy, Dici, d'ici, d'Isie, ... Non décidément ça ne me disait rien! Aux feux rouges, je cherchais dans mes guides... rien qui ressemble à ça...
Puis je décidai de déplier mon plan de la ville et de retracer la ligne afin de lister les hôpitaux adjacents, et c'est là que je compris enfin... Hôpital Du Sud!

J'invitai alors le bonhomme à venir me voir à l'avant du bus et lui demandai -"Monsieur, c'est bien à l'hôpital du sud que vous voulez aller ?" -"Oui oui, l'hôpital dissi !" (un peu agacé par ma question) -"Bien, je vous dirai où descendre!".

Cette petite anecdote amusante est arrivée  il y a déjà plusieurs mois, alors que je débutais tout juste dans le métier. Ce n'était alors pas quelque chose que j'avais imaginé, mais il peut parfois être très difficile de communiquer efficacement avec les usagers. Bien sûr, certains sont d'origine étrangère comme ce monsieur, d'autres sont mal-entendants ou muets, et puis il y a les personnes avec des troubles du langage, les personnes déficientes mentales, les personnes complètements ivres, sous médocs, droguées, etc. Bref, il n'est pas rare que je doive faire répéter 3, 4, 5, ... fois une personne qui a besoin d'un renseignement avant de tilter. Mais du fait de cette diversité, je remarque que mes capacités de "déchiffrement" s'accroissent rapidement et heureusement, car ça peut parfois être tendu lorsque le client s'agace qu'on ne le comprenne pas...