jeudi 4 novembre 2010

Visite médicale pour l'aptitude à la conduite

La validité d'un permis de conduire de véhicule lourd (transport de marchandises ou de personnes) est soumise à la passation par son titulaire d'une visite médicale régulière auprès d'un médecin agréé par l'Etat afin de vérifier son aptitude à la conduite. Cette visite doit être faite préalablement à l'obtention du permis, puis tous les cinq ans avant l'âge 60 ans, tous les ans après.

Dans le cadre de mon recrutement auprès des TC de ma ville, j'ai donc moi-même passé cette visite pour la première fois la semaine dernière. Je vais donc pouvoir vous expliquer ce que le médecin y vérifie. En ce qui me concerne, ça s'est très bien passé. Heureusement d'ailleurs, car les contrôles sont plutôt basiques. La visite n'a pas duré plus de 10 minutes, en incluant la rédaction du chèque de 24,40€ non remboursable par la sécurité sociale.

J'espère que ce qui suit permettra de rassurer ceux qui doivent également y passer pour la première fois et qui ne savent pas à quoi s'attendre...
Donc : le médecin mesure la tension artérielle et écoute le rythme cardiaque ainsi que la respiration.
On teste ensuite votre équilibre en vous demandant de vous tenir perché sur un pied, les yeux fermés et les bras tendus.
On teste votre audition en émettant un léger bruit de chaque côté.
On teste la vue : d'abord avec le tableau classique dont il faut lire les lettres à plusieurs mètres de distance (il faut avoir, en portant lunettes ou lentilles, 8/10 avec le meilleur oeil et 5/10 avec le moins bon). Ensuite il teste la largeur du champ visuel en vous faisant regarder droit devant vous et en mettant un objet en mouvement à l'extrême périphérie de chacun de vos yeux.
On regarde aussi brièvement l'état de la colonne vertébrale.

Et voilà. Vous êtes apte. Vous pouvez vous rhabiller. Ha bon, déjà?

Voilà, pas d'inquiétude à avoir pour la majorité des intéressés je pense...


Je vais me permettre un petit aparté destiné aux futurs conducteurs qui auraient un problème particulier aux yeux : le strabisme; et qui redouteraient la visite médicale pour cette raison. (Les autres, vous pouvez lâcher ici). Etant moi-même atteint d'un léger strabisme divergent d'un oeil, je vais vous raconter ma petite histoire. Depuis que ce strabisme s'est déclaré, dans mon enfance, on m'a toujours dit qu'il n'y avait qu'un moyen pour le corriger : l'opération chirurgicale... qui fonctionnerait une fois sur deux. Hormis ce défaut "esthétique" ma vue est correcte pour chacun de mes yeux, mais depuis plusieurs mois sachant que je devais passer cette aptitude médicale, j'étais bêtement inquiet qu'on puisse me recaler à cause de cet oeil qui louche. Suite à quelques discussions à ce sujet avec des amis, j'ai pris connaissance d'une discipline apparemment assez récente, qui s'appelle l'orthoptie. C'est en quelque sorte de la kiné pour les yeux, qui permet de corriger certains strabismes et d'autres troubles grâce à des mouvements oculaires à effectuer. Le strabisme étant le résultat d'un sous-développement de certains muscles servant à faire bouger les yeux, les exercices d'orthoptie permettent de les faire travailler et ainsi de les "muscler". Ce qui à terme corrige le strabisme. On entend parfois dire que de tels exercices ne fonctionnent que chez les enfants. Cependant, j'ai rencontré des adultes pour qui cette méthode a fonctionné. J'ai donc moi aussi commencé il y a quelques mois à faire de tels exercices et... miracle, ça marche! Mon oeil strabique louche effectivement moins souvent et moins fort qu'auparavant, et surtout si je sens qu'il s'y remet je peux consciemment le faire revenir en place (en fait je me "force à loucher" dans le sens inverse et hop il se redresse et reste alors dans la  bonne position).

Je précise que tous les strabismes ne sont pas identiques : certains entraînent des complications particulières : amblyopies, perte de la vision en 3D : à vous de voir avec votre ophtalmologue, votre généraliste, ou directement auprès d'un orthoptiste si des scéances d'orthoptie pourraient vous aider.

Voici des exemples d'exercices que vous pourriez être amenés à effectuer : http://rb.ec-lille.fr/perso/orthopsie.html

dimanche 24 octobre 2010

Recrutement par le réseau de transport en commun de ma ville : 5) test de conduite

La dernière étape : le test de conduite

A la fin de l'entretien, le responsable d'exploitation avec qui j'avais déjà papoté pour mon EMT vient me chercher pour le test. Je suis bien curieux de savoir quel sera le véhicule utilisé... En effet, ayant déjà eu la chance de conduire pas mal d'engins différents dans ma vie : camionnettes de toutes tailles, Fenwicks, PL (je précise que je n'ai pas le perrmis C), et d'autres... je ne crains pas trop la question du gabarit. Par contre je m'interroge beaucoup sur l'ergonomie du véhicule. Je pense en effet que la taille des rétros, la dureté des pédales, le bon état de la boite de vitesse, et autres éléments pratiques peuvent faire toute la différence sur une véhicule inconnu quand on n'a qu'une petite trentaine de minutes pour convaincre... Si on se retrouve avec une vieille bouse démontée qui a passé sa vie à être donnée en patûre à des bleus, le trajet risque d'être moins souple... En fait, il s'avère que je tombe sur un Renault Master plutôt neuf, modifié en stand promotionnel mobile, et qui a donc à l'arrière une caisse cubique qui dépasse en largeur, ce qui le rend similaire à un camping-car de taille moyenne. Ca me va! Je suis doublement rassuré : le véhicule a de bons gros rétros de PL, et la chaîne de transmission s'avère étonnamment plus légère que celle de ma voiture.

Le trajet alterne les difficultés majeures qu'on peut rencontrer en ville (demi-tour sur une grosse avenue très fréquentée, insertion au milieu d'une circulation dense, quelques rues étroites bordées de pistes cyclables, zones limitées à 20km/h, tunnels) et les couloirs de bus (avec parfois leur circulation à contre-sens, ce qui est un peu déconcertant). Je dois également respecter les limites de vitesse imposées aux bus : 40 en ville, 20 dans l'hyper-centre, 70 en dehors. Globalement ça se passe bien, le véhicule n'est pas traître et me permet de conduire à peu près comme je le veux. Le seul point gênant est que le Master est un gros veau des familles (aucun, mais alors aucun couple, et la puissance qui finit seulement par arriver vers 2.500 t/min avec le turbo à fond, bref une abomination pour une conduite style bus). Or, j'ai l'habitude de démarrer souplement : en lâchant simplement l'embrayage, sans besoin d'accélérer sur le premier mètre, mais c'est pratiquement impossible sur le Master et je cale plusieurs fois! Je suis un peu gêné de faire une erreur de jeune conducteur mais le responsable me dit que ça n'a aucune importance, il veut surtout voir si j'ai conscience du gabarit, de la sécurité et du code de la route. Pas de soucis de ce côté-là, et c'est vrai qu'en oubliant le moteur anémique, je me sens très à l'aise dans l'exercice. Le responsable ira même jusqu'à me dire "on dirait que vous avez conduit ça toute votre vie!". Je prends ça pour un beau compliment et termine le test avec la banane jusqu'aux oreilles.

On ramène le véhicule au dépôt et le responsable me demande de le garer en marche arrière dans une place perpendiculaire... au début je suis perplexe, car j'ignorais qu'il y aurait une petite manoeuvre à effectuer... mais en fait je la réalise sans problème : en 10 secondes, super droit et du premier coup! Je me dis que j'ai vraiment un bol pas possible. En fait, ceux qui ont déjà conduit des véhicules lourds le savent : avoir de bons rétros, c'est déjà la moitié du boulot de fait.

En conclusion, autant ce jour-là je suis rentré chez moi sans savoir exactement si j'avais convaincu lors des entretiens des heures précédentes, autant j'avais la certitude d'avoir l'aval du responsable d'exploitation pour ma sélection. Néanmoins, avec le recul je trouve que ce test était plutôt poussé. Je pense qu'une personne qui n'aurait pas eu l'opportunité de conduire différents types de véhicules dans sa vie s'en serait sans doute sorti avec plus de difficulté.

La morale de toute ces épreuves de recrutement est qu'il n'est vraiment pas aisé de rentrer dans les grandes entreprises. A l'inverse, chez certains petits autocaristes, j'ai eu des échos de conducteurs se présentant le vendredi pour un petit dialogue sympathique avec le responsable, et hop embauche immédiate pour commencer le lundi... le tout sans expérience avec uniquement un permis tout frais en poche! Mais bien sûr, c'était pour du temps partiel au SMIC horaire...

En ce qui me concerne, ce test était donc la dernière étape de la procédure de recrutement, et c'est seulement deux semaines plus tard que je recevrai la confirmation téléphonique que ma candidature a été retenue. Deux semaines durant lesquelles je dois admettre que j'ai eu du mal à trouver le sommeil!

Trois semaines après le coup de fil, c'est-à-dire cinq semaines après cette dernière série de tests et d'entretiens, j'ai finalement reçu une grosse enveloppe du centre de formation choisi par l'entreprise, contenant toutes les informations pratiques.

On commence donc le 15/11 (6 mois après les premiers contacts avec l'entreprise). Il y a un dossier à remplir et bien sûr le document pour l'aptitude médicale. A cet effet, je me rends lundi chez le médecin agréé. A priori je suis en parfaite santé, mais j'espère ne pas être pénalisé par mon léger strabisme...

vendredi 22 octobre 2010

Recrutement par le réseau de transport en commun de ma ville : 4) 3ème entretien

Ci-contre un des bus de mon enfance ;)
Photo © Maxime Mathon

Second entretien de la journée marathon

Après l'entretien avec les deux chefs de groupe, j'ai été amené à rencontrer un responsable des ressources humaines. Ici l'entretien fût beaucoup plus classique et le ton plus standard : ni sympa ni désagréable ; juste professionnel et courtois .

Au cours de cet entretien, pas de piège ou d'entourloupe psychologique (ou alors je n'y ai vu que du feu!). Ca se limite à la liste des questions typiques... sans toutefois en louper aucune : qualités, défauts, motivation, comment j'imagine le métier,  suis-je conscient des contraintes, est-ce que je connais bien l'entreprise, où je me vois dans 10 ans, la rémunération proposée me convient-elle, etc. Certaines sont même posées plusieurs fois avec des formulations différentes, mais sinon on ne s'écarte jamais du canevas "classique". Le responsable me laisse volontiers diriger certaines parties de l'entretien, on en vient à discuter assez concrètement du fonctionnement de l'entreprise, de l'octroit du contrat de gestion par l'agglomération et du renouvellement de celui-ci, etc. Il y a donc une volonté que l'entretien ressemble a un vrai dialogue, si bien que je ne vois pas le temps passer : on se quitte après 1h20, ce qui n'est pas court.

Au final ce fût un entretien relativement traditionnel mais d'un niveau élevé : les questions ont été enchaînées assez rapidement et on s'attendait apparemment à ce que je réponde comme un avocat à la barre. Il était donc une fois de plus important de se sentir bien dans ses baskets, sous peine de se laisser impressionner. Très honnêtement, je n'aurais peut-être pas réussi à m'en sortir si j'avais été quelques années plus jeune et sans expérience des entretiens d'embauche... D'ailleurs, il ne me semble pas qu'il y ait beaucoup de CR de moins de 30 ans dans cette entreprise...

dimanche 17 octobre 2010

Recrutement par le réseau de transport en commun de ma ville : 3) 2ème entretien

Une quinzaine de jours après l'entretien avec la psychologue du cabinet de recrutement, je reçois un coup de fil du responsable d'exploitation de la société de transport, m'annonçant que ma candidature a été retenue pour la suite des événements. En effet, je serai convoqué 5 à 6 semaines plus tard pour deux entretiens et un test de conduite. Quatre mois de délai entre le début du recrutement et la dernière série d'entretiens, qui elle-même précède l'entrée en fonction effective de plusieurs mois, voilà ce qu'on appelle une entreprise dotée "d'une vision à long terme" ;-)

Mi-septembre donc, je me retrouve effectivement dans les bureaux de l'entreprise pour une journée marathon : à intervalles de deux heures se succéderont un entretien face à deux responsables de groupe, un entretien face au DRH, et un test de conduite en camionnette. Ma foi c'est plutôt bien vu... j'ai toujours été partisan de passer les épreuves difficiles le plus rapidement possible, et je préfère en finir une bonne fois pour toute avec les entretiens plutôt que de devoir revenir durant trois journées successives. De leur côté, je pense que mettre le test de conduite en fin de journée après deux entretiens permet de voir comment on se débrouille avec un peu de fatigue et de stress dans les pattes.

D'un point de vue vestimentaire, connaissant le côté légèrement "guindé" des bureaux de l'entreprise pour y avoir mis les pieds en mai pour mon EMT, je ne peux cependant toujours pas me résoudre à mettre un costume pour un emploi de conducteur. Mais je décide de faire ce qu'il y a de plus chic sans tomber dans le complet veston-cravate. Tout de noir vêtu, je porte un pantalon de costume super bien taillé et une belle chemise noire à rayures, rentrée dans le pantalon cette fois. Classe, discret, nickel. En fait, je suis en costume mais sans cravate et je profite qu'il fait encore beau pour laisser le veston à la maison. Une fois de plus j'ai de la chance et je pense avoir fait mouche. En effet, ce jour-là mes interlocuteurs sont habillés de la même manière, voir franchement plus cool. Le costume aurait sans doute été de trop.

Premier entretien : duo de responsables de groupe

Sans doute un des entretiens les plus difficiles que j'ai connu. Manifestement; les deux responsables ont chacun un rôle à jouer : le premier qui restera à me fixer stoïquement pendant tout l'entretien, le second qui tentera de démonter chacun de mes propos pendant toute la durée de celui-ci. Ayant beaucoup voyagé et exercé un bon nombre de métiers différents par le passé, je comprends rapidement que mon rôle sera de les convaincre de ma volonté (réelle!) de me poser à présent et de rentrer dans cette profession sur le long terme. Il apparaît clairement que les responsables craignent de se retrouver avec un CR ingérable, instable ou qui n'en fait qu'à sa tête. En fait ce n'est pas du tout mon cas : je suis plutôt bonne pâte et fiable, mais en grand curieux de la vie et n'ayant jamais craint de me retrouver dans le besoin, ça explique mon parcours éclectique. Or pour les en convaincre, on tente de me pousser dans mes derniers retranchements. Par exemple, on me demande pourquoi je ne veux plus exercer tel métier que j'ai fait auparavant, je réponds qu'il présentait tel désavantage, on me coupe brutalement et on me répond que c'est faux! Evidemment c'est désarçonnant, je sais quand même de quoi je parle... Du coup j'affine mon explication et, voyant qu'il n'est plus possible de me casser sur ce sujet, on me coupe à nouveau la parole sêchement  pour enchaîner sur autre chose. Autre exemple : on me demande si je me vois encore comme CR dans 30 ans. Bien sûr c'est une question à laquelle il est difficile de répondre (qui sait ce qui peut se passer en 30 ans), mais ma foi je n'y vois à priori pas d'objection et commence à les en convaincre... on me pose 2-3 sous-questions dans le but de me faire continuer dans cette direction, et paf! tout à coup un des responsables lève la voix et me fait comprendre que les CR deviennent souvent mécontents après quelques années de service, et que l'entreprise s'en fout (texto!) de savoir qu'on reste chez eux longtemps ou pas, que de toutes façons ce n'est pas eux qui paient la formation mais Pôle-Emploi... Du coup, à quoi bon avoir passé 5 minutes à essayer de savoir si je m'y voyais encore dans 30 ans...?

Bref, je pourrais encore donner de nombreux exemples qui ont eu lieu au cours de cet entetien d'une heure très intense. Mais pour résumer, je pense que les buts principaux de cette épreuve étaient de tester la cohérence de ma motivation, de vérifier ma résistance au stress, mon sang-froid, et ma bonne humeur. J'ai même quelque peu l'impression que le contenu réel de mes réponses n'était pas toujours important et qu'il n'était que prétexte à trouver un moyen de me "malmener" un peu et d'observer ma réaction.

Je suis resté cool et souriant tout du long et, bien qu'un peu désarçonné à plusieurs reprises, j'ai réussi à garder une attitude positive. Sincèrement, je ne suis pas dans leur tête mais je crois que c'était ça le plus important et que ça a porté ses fruits. Le clou du spectacle a été, après ces questions posées de manière tout de même relativement agressive, de me demander comment j'avais trouvé l'entrevue. En toute honnêteté, j'ai répondu du tac au tac "oh, ça c'est très bien passé!". En effet, j'étais fier d'avoir gardé une bonne attitude malgré la situation assez contraignante. Je crois que cette réponse a également été décisive car au fond, quand on passe une journée au volant avec des clients qui ne vous saluent pas, qui râlent parce que ça n'avance pas assez vite ou qui vous insultent parce que vous ne les laissez pas rentrer dans le bus avec un meuble de 3 mètres, et bien c'est important d'avoir en soi suffisamment d'énergie positive pour rester cool.

samedi 16 octobre 2010

Recrutement par le réseau de transport en commun de ma ville : 2) 1er entretien

Une semaine après avoir passé les tests de présélection, je reçois un coup de fil du cabinet de recrutement me conviant à un entretien individuel avec la psychologue qui nous avait fait passer les tests. Nous étions fin juin, le rendez-vous était fixé à la fin juillet. Un mois d'attente supplémentaire...

Le jour de l'entretien, c'est muni de ma plus belle chemise et de mes plus beaux souliers que je m'y suis rendu. J'ai longtemps hésité à "faire pêter" le costume et la cravate, mais les relativement nombreuses expériences que j'ai eu dans différents types d'emplois m'ont montré qu'il n'est pas forcément apprécié d'en faire de trop. Voir même que se présenter dans l'habit qui correspond plus ou moins à celui qu'on portera durant le boulot est peut-être la meilleure idée. Par exemple, en tant que magasinier je me suis souvent présenté en pantalon de travail et chaussures de sécurité (le tout nickel bien sûr!) et à l'inverse pour des emplois de bureau je me nantissais d'un costume, d'une belle chemise et d'une belle cravate. Les CR de notre réseau urbain ne portant ni cravate ni même pour la plupart leur uniforme réglementaire, j'ai décidé de faire simple, propre, passe-partout et en fait d'adopter un look similaire à celui de la plupart d'entre-eux pendant leur service : chaussures classiques en cuir, jean bien taillé, belle chemise. Sans plus. Personellement, je trouvais incongru d'arriver en costume pour un emploi de ce type, et je pense avoir bien fait. (J'adopterai cependant une tactique vestimentaire différente lors des entretiens ultérieurs que j'aurai avec les responsables de l'entreprise en personne, je vous expliquerai pourquoi dans un futur article).

Ce premier entretien, qui durera 1h30, est basé sur un principe de dialogue. Je ne suis pas bombardé de questions, je n'ai même pas droit aux habituelles sur mes qualités, défauts, où je me vois dans 10 ans, etc. La psychologue me demande simplement de parler de moi et rapidement nous échangeons véritablement nos points de vue sur différents aspects du métier, de l'entreprise, de ma vie passée, ... le tout sourire aux lèvres. Elle me sort enfin le résultat du fameux test psychologique de 300 questions, il s'agit d'une feuille reprenant une douzaine de traits de caractères avec des graphiques et des explications pour chacun. Apparemment je suis pile dans la norme pour la plupart des traits étudiés, à part un ou deux pour lesquels je dévie légèrement. Bon, tant mieux... Apparemment je ne suis pas dingue! Nous discutons de manière toujours sympathique de ces traits de caractères : suis-je d'accord avec ce que les résultats suggèrent? Puis-je donner des exemples de situations vécues? Durant quelques minutes le côté psy ressort de manière plus évidente, mais bon il faut bien y passer!
Au final, j'ai l'impression que l'entretien sert juste à déterminer si j'ai bien le type de personnalité qui peut convenir au métier de CR. Nous n'en sommes pas encore au stade où on parle de ma motivation, du salaire, des conditions de travail, etc. ceci viendra plus tard, avec des responsables de l'entreprise.

L'heure et demi passe très vite et, au terme de l'entretien, la psychologue m'annonce qu'il y a un test psychomoteur à passer. Tiens donc! Heureusement, je savais plus ou moins à quoi m'attendre grâce au blog de Yeril. Le test auquel je suis confronté s'avère assez déroutant au début : il s'agit de déplacer à l'aide de deux manivelles un élément mobile au milieu d'un couloir étroit qui forme un circuit dont il faudra faire le plus grand nombre de tours en un temps donné. Il faut éviter de toucher les bords du couloir, sous peine de voir buzzer le mobile. L'orientation des manivelles fait que ce n'est pas intuitif du tout : par exemple on va tourner dans le sens horaire une manivelle placée devant soi pour faire aller le mobile en arrière... Le premier tour compte pour du beurre, et heureusement car je fais une performance catastrophique! La psy me propose même un second tour d'essai. Heureusement, je finis tout à coup par maîtriser l'engin (le temps de piger le truc) et réalise au final un score qui semble pas mal. La psychologue m'explique qu'outre la coordination des mouvements, le but du jeu était aussi de vérifier la résistance au stress. En effet, c'est à 50 cm de distance qu'elle observe scrupuleusement le candidat peiner sur l'appareil, qui est déjà en lui-même assez désagréable à manipuler. Ayant trouvé le moyen de plaisanter avec la psy tout en réalisant l'exercice, j'ai passé l'aspect "stress" haut la main ;)

Avant de se quitter, j'apprends que sur les 60 candidats qui s'étaient présentés aux tests de présélection, seuls 28 personnes les ont réussis et auront droit à ce rendez-vous avec la psychologue. Sur les 28, la psy n'en retiendra qu'une douzaine pour les étapes suivantes de la sélection. Et de cette douzaine, l'entreprise n'en gardera à la fin que 8 pour débuter la formation. Je décide d'y aller franco et lui demande de but en blanc quelles sont mes chances à l'issue de cet entretien et, étonnamment, elle m'informe qu'il y a une forte probabilité que je sois effectivement retenu, au vu des candidats qu'elle a déjà rencontré. J'évite cependant de trop me réjouir car il lui en reste une bonne poignée à voir. Tant que j'y suis, je lui demande quels pourraient être, selon elle qui est une professionnelle du recrutement, mes points faibles qui pourraient faire que ma candidature soit moins appréciée par les responsables de l'entreprise. Là encore à ma grande surprise, elle semble satisfaite qu'on lui pose la question et de pouvoir y répondre en toute franchise. Les éléments qu'elle me donnent me serviront d'ailleurs grandement!

Morale de ce recrutement jusqu'à présent : avoir une attitude sincère, ouverte et franche semble porter ses fruits. Rien ne sert d'essayer de se dissimuler ou de baratiner (comme on peut parfois le croire quand on est gamin et qu'on a pas encore eu de vrais entretiens d'embauche)... Il ne faut pas hésiter à poser des questions, sans avoir peur de paraître un peu naïf... Etre curieux n'est après tout qu'un reflet de notre motivation!

Je saurais 15 jours plus tard si oui ou non je suis sélectionné pour la suite... Si oui, j'aurai alors droit a un entretien face à deux responsables de groupe (les chefs qui gèrent les CR au quotidien), un entretien avec le directeur des ressources humaines, et un test de conduite en camionnette.

vendredi 15 octobre 2010

Recrutement par le réseau de transport en commun de ma ville : 1) tests de présélection

Ci-contre, un bus thaïlandais à Bangkok. Lors de mes voyages, j'ai pu me rendre compte de leur réseau de bus impressionnant, doté d'un parc très diversifié, où les modèles les plus anciens côtoient les plus récents. J'aime particulièrement les modèles "rustiques". Celui-ci par exemple a un plancher haut et le moteur est à l'avant à côté du conducteur. Ca fait un boucant de tous les diables, surtout que la boite est manuelle et que les conducteurs ont souvent une fâcheuse tendance à laisser le régime moteur monter bien haut... Mais quel charme!
Photos prise du site : Thai Mass Tranport Systems
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Parallèlement à mes contacts avec les différents centres de formation, j'ai vite ressenti l'envie de travailler pour les transports urbains de mon agglomération, depuis l'EMT que j'avais réalisé chez eux. Ca tombait bien, l'entreprise était justement en phase de recrutement pour formation au permis en interne.

Vous l'aurez compris, si le site s'appelle "Conducteur-receveur..." c'est parce que mes démarches auprès de cette entreprise ont porté leurs fruits. En effet, ce titre désigne généralement les conducteurs urbains partout en France (sauf à Paris où ils portent encore le qualificatif de "machiniste").

Etre sélectionné par une entreprise de cette importance ne fût pas chose simple...

Suite au dossier de candidature que je leur avais retourné (nanti d'une belle lettre de motivation), je fût convoqué dans le courant du mois de juin pour une après-midi de tests divers auprès d'un cabinet de recrutement extérieur à l'entreprise.

Le jour des tests, nous sommes une petite trentaine de candidats, sur un total d'environ 60 dont le dossier a été jugé recevable. C'est une psychologue qui nous reçoit et nous fait passer les tests. Ceux-ci s'avérent dans le principe relativement similaires à ceux passés auprès de l'AFT-IFTIM, mais plus longs, variés et approfondis.

Au programme :
  • tests de raisonnement logique : des histoires de robinets qui s'écoulent, d'interrupteurs qui allument telle ou telle pièce mais pas d'autres, des suites de nombres dont il faut trouver le suivant, ... En gros ni plus ni moins que ce qu'on retrouve généralement dans les tests de Quotient Intellectuel!
  • tests de représentation dans l'espace : des boites de formes variées dessinées en 3D dont il faut choisir quel pliage papier en 2D permet de recréer la même forme, des schémas de poulies et d'effets leviers dont il faut choisir lequel nécessite le plus de force, etc. Bref des problèmes qui se résolvent au final de manière visuelle et intuitive, sans calcul, et qui permettent de vérifier qu'on arrive à se représenter correctement des mouvements de formes complexes dans l'espace... j'imagine que pour conduire des bus articulés en centre-ville, ça peut effectivement avoir son importance ;-)
  • un test de calcul mental très simple qui permet de savoir si on va être capable de rendre la monnaie lors de la vente de tickets
  • la cerise sur le gâteau qui n'était pas présente aux tests de l'AFT-IFTIM : un test de personnalité de 300 questions! C'est assez long et un peu dérangeant car on sent bien que le test tente de cerner véritablement tous les aspects de notre psychologie. Il ne manque que la micro-sonde insérée dans le cerveau et le détecteur de mensonges... De toutes façons, le mieux est je pense d'être le plus honnête possible car les résultats seront analysés par la psychologue, dont mon petit doigt me dit qu'elle a le flair pour détecter les fumistes...
Je crois que c'est tout... Ca dure au total 3 bonnes heures. A la différence l'AFT-IFTIM, il n'y a pas de tests de connaissances générales ou de géographie. Par contre les tests sont globalement plus difficiles. On sent une volonté assez élitiste de choisir des personnes qui ont tout de même un peu de jugeotte. Comme me l'avait dit le responsable d'exploitation quelques semaines plus tôt : "on ne veut plus de simples tourneurs de volant!". Je crois que c'est clair.

On nous apprend qu'en cas de réussite des tests, nous serons convoqués par le cabinet de recrutement, pour un entretien individuel avec la psychologue dans les 1 à 2 mois qui suivent. Pas pressés... ça c'est sûr... et nous n'en étions qu'au début!

mercredi 13 octobre 2010

Prises de contact avec les centres de formation

Comme je l'avais expliqué dans cet article, une des méthodes possibles pour se former au permis D et à la FIMO, sans dépenser entre 4.000€ et 10.000€, est de faire le tour des centres de formation de votre coin afin de trouver ceux qui auraient gagné un appel d'offre de la Région ou de Pôle-Emploi. Ce qui leur permet de prendre un certain nombre de demandeurs d'emploi en formation, le tout financé par l'entité en question.

J'ai la chance d'avoir plusieurs centres à proximité immédiate de mon domicile. J'ai donc commencé, début juin, par contacter celui qui me paraissait le plus connu : l'AFPA. Grosse déception, pour plusieurs raisons. Déjà, lorsqu'il y a une place libre pour une formation près de chez vous et que vous remplissez le formulaire adéquat sur leur site, on vous envoie plusieurs jours après une confirmation de bonne réception et puis... plus rien (testé et approuvé à plusieurs reprises). Ensuite au téléphone, ce n'est pas beaucoup mieux : lors de mon premier appel, la responsable m'informe que le centre n'est pas prêt d'avoir des budgets pour organiser de nouvelles formations en raison de coupes budgétaires... alors même qu'il y a une session pour laquelle les inscriptions sont ouvertes, d'après leur site. Quelques semaines plus tard, je verrai deux nouvelles sessions de formation apparaître sur leur site... mais au téléphone impossible de joindre quiconque au courant de quoi que ce soit. Et donc impossibilité de s'inscrire. Pas très sérieux tout ça.

Promotrans et Forget : des personnes sympathiques m'informent qu'elles n'ont pas de budgets pour demandeurs d'emploi en ce moment, mais on me donne les prix et on m'explique que je peux me faire financer via une AFPR ou une demande individuelle auprès de la Région. Ce que je savais déjà, mais ça fait plaisir d'avoir des gens qui ont l'air de savoir de quoi ils parlent.

AFT-IFTIM : c'est le jackpot. Ils ont l'air habitué de cette manière de procéder, ont régulièrement des budgets et me convient donc à une scéance de tests. Je m'y rends quelques jours plus tard. Il s'agit de tests très simples : raisonnement, logique, représentation dans l'espace, culture générale, un peu de géographie (situer les grandes villes de France sur une carte). Rien de bien sorcier. Je reçois quelques jours plus tard un courrier m'annonçant la réussite de ces tests et m'invitant à un rendez-vous individuel... 2 MOIS ET DEMI plus tard. Bon, soit... Le courrier précise également la nécessité d'avoir fait une EMT avant la date du rendez-vous... J'en ai fait deux, j'imagine que ça suffira!

Pour en revenir à l'AFT-IFTIM : deux mois et demi plus tard, c'est-à-dire fin août, je me rends à l'entretien individuel face à une responsable. Ne sachant pas trop à quoi m'attendre, j'avoue ne pas m'être particulièrement bien préparé. Le rendez-vous se passera cependant plutôt bien et ressemblera à un entretien d'embauche, en plus court et plus cool. J'ai néanmoins droit aux questions habituelles : "quelles sont vos qualités, quels sont vos points à améliorer, pourquoi voulez-vous vous diriger vers le transport de personnes, ..." Ca ne dure pas plus de 15 minutes. J'en profite pour poser quelques questions sur le dispositif. J'apprends alors que je suis à priori inclus de toutes façons sur la liste des personnes qui pourront avoir accès à la formation, sous réserve de réussite d'un test de conduite sur route (en camionnette hein, pas en car). On me contactera pour ce dernier test quelques temps avant mon entrée possible en formation. Le seul détail dérangeant étant qu'il est impossible de prévoir à quel moment un candidat rentrera effectivement en formation. En fonction des dates de sessions, des places disponibles et des financements extérieurs, l'attente peut durer de quelques semaines à... un an!

Nous sommes actuellement deux mois après ce rendez-vous et je n'en sais toujours pas plus. Je n'ai toujours pas été convoqué pour un test de conduite. Ca fait au total 4 mois et demi que j'ai eu mes premiers contacts avec le centre...

Comme j'aimerais exercer ce métier avant 2024, j'avais maximisé mes chances de financement en contactant également la société des transports en commun de ma ville... Je vous raconterai dans de futurs articles les nombreuses étapes encourues à ce sujet.

mercredi 6 octobre 2010

Deuxième EMT : suburbain (ou extra-urbain, inter-urbain, bref...)


Préambule : vous pouvez lire le compte-rendu de l'EMT que j'ai faite en transports urbains ici.

Curieux d'en savoir un peu plus sur le métier de conducteur d'autocars spécifiquement, je décidai en juin dernier de réaliser une seconde EMT auprès d'un autocariste de ma région. Celui qui accepta ma demande fait du transport de tourisme, des lignes régulières extra-urbaines et du transport scolaire pour les gamins de la campagne. Je n'ai pas pu accompagner de conducteur faisant du tourisme en raison du découchage, que l'entreprise n'allait évidemment pas me payer en tant que simple "stagiaire observateur". C'est donc sur des lignes reliant la cambrousse au centre-ville, sur une ligne scolaire, et sur un transport de gamins au centre sportif que j'ai eu le loisir d'accompagner des conducteurs.

Premier jour : les gamins

La prise de service se fait moins tôt que pour les lignes urbaines, on ne démarre que vers 7h. L'entreprise est bien plus petite et l'ambiance est à la bonne franquette : ma tutrice, par ailleurs très sympa, arrive pratiquement en pantoufles avec les bigoudis sur la tête. Je caricature gentiment bien sûr, pour illustrer la décontraction de cette entreprise, loin de l'uniforme obligatoire dans l'entreprise de transport urbain, de son travail à la minute près et de la rigueur générale qui s'en dégageait.

Ici on conduit un car, et même s'il n'est pas de première jeunesse, c'est vrai que ça a quand même une sacrée allure, il en impose plus que le plus beau et le plus récent des bus. Question de hauteur sans doute, car la longueur de 12 mètres est finalement la même. On se sent bien dans le car, on peut en outre mettre sa propre musique, et on est globalement plus décontractés. Le poste de conduite des bus, plus étriqué et austère (malgré la technologie présente à bord), rappelle en quelque sorte au conducteur qu'il n'est au final qu'un des derniers maillons de la société...

Les gamins connaissent tous ma tutrice et pour la plupart elle les salue par leur prénom. C'est sympa, le temps passe vite, surtout qu'il n'y a pas besoin de faire payer nos petits passagers puisque le transport scolaire fait l'objet d'un abonnement à l'année. Ca change pas mal le rapport qu'on a avec la clientèle. Il faut cependant leur rappeller quelques fois que le conducteur est le chef à bord et qu'il faut lui obéir : pas question de se tenir debout dans l'allée centrale ou de mettre les pieds sur les sièges.

L'itinéraire passe par différents patelins et emprunte un certain nombre de routes de campagne, entre les champs. C'est agréable, on se demande s'il s'agit du boulot ou des vacances. Il fait beau, nous sommes en juin et ce sera mon seul jour sur ce trajet. Je me doute bien que faire chaque jour exactement la même ligne au creux de l'hiver doit être moins épanouissant.
On est de retour au dépôt peu après 9h. Je rentre chez moi, on se revoit vers 14h30 pour amener d'autres gamins depuis leur collège au centre sportif avant d'enchaîner sur le service scolaire du soir.

A 14h30 on se retrouve au dépôt pour aller chercher les gamins dans leur établissement. Une fois déposés au centre sportif, on laisse le car et on va boire un café pendant une bonne heure en les attendant. On les ramène ensuite à leur collège avant d'enchaîner sur la même ligne scolaire que ce matin mais dans l'autre sens. Les autocars font déjà la file devant les écoles et je comprends qu'il y a  pour ceux-ci une certaine hiérarchie, un certain ordre d'arrivée et de départ à respecter, mais en toute honnêteté ceux-ci m'échappent totalement... autant me demander de comprendre le système des castes en Inde!
Une fois notre tâche accomplie, on est de retour au dépôt peu après 18h. La journée est finie mais avant de quitter le bus on passe l'extérieur aux rouleaux et on donne un coup de balai à l'intérieur. Environ une fois par semaine, en plus des rouleaux, il est de la responsabilité du conducteur de passer un coup de karcher dans les coins.

Comme vous l'aurez compris, ma tutrice travaille en horaire coupé et à temps partiel. La plupart des conducteurs de cette entreprise (et des autres de la région, devais-je rapidement apprendre) sont à mi-temps mais peuvent être souvent amenés à faire des heures supplémentaires. Beaucoup en totalisent un tel nombre que leur niveau de vie est celui d'un temps plein. Le problème du secteur n'est pas un manque de travail mais plutôt l'irrégularité de celui-ci. La charge de travail dépend des écoles qui décident de faire telle ou telle activité, des réservations pour des excursions touristiques, des saisons, etc... sans parler des annulations de dernière minute, fréquentes apparement. Difficile dans ces conditions de garantir x heures de travail par semaine à chaque conducteur. Ce n'est donc généralement qu'après plusieurs années au sein de l'entreprise qu'on peut prétendre à un temps plein.

Deuxième jour : ligne extra-urbaine

Je n'ai toujours pas saisi la différence profonde entre les termes sub, extra et inter-urbains mais ça ne m'inquiète pas trop : le responsable d'exploitation n'y comprend rien non plus! On en rigole ensemble...

Je commence vers 6h20 avec cette fois encore une tutrice. Nous prenons un bus pour faire 2 allers-retours entre le centre-ville de la capitale régionale et celui d'un petit patelin situé à une quinzaine de kilomètres plus au sud. Comme pour le service scolaire, ma tutrice fait chaque jour le même itinéraire dans le même véhicule (un bus Setra qui a presque l'allure d'un car). Ma tutrice conduit chaque jour la même ligne et la clientèle est composée en grande partie d'habitués dont on finit par connaître les parcours, ce qu'ils font dans la vie, etc. L'ambiance est ici aussi assez relax, il y a peu de clients et ceux-ci ont le verbe facile.

Nous rentrons au dépôt vers 9h30. La ligne ne circule qu'aux heures de pointe du matin et du soir. Ici aussi, pas de temps plein pour ma tutrice.

Conclusion

N'ayant pas pu accompagner un conducteur en tourisme, je ne peux pas dire que la pratique du métier de conducteur présente énormément de différence entre l'urbain et l'extra-urbain. Certains aspects me donnent  plutôt envie de travailler dans l'urbain (temps plein, bon package salarial, variété des lignes), d'autres m'inspirent le contraire (attitude et clientèle plus cool, routes de campagne agréables). Il est donc, à l'issue de ces deux EMT, très difficile pour moi de choisir précisément vers quel type d'entreprise me diriger pour débuter ma carrière.

N'ayant pas encore le permis, je déciderai simplement de tenter les deux options, de frapper à toutes les portes, et puis... advienne que pourra! J'ai de toutes façons dans l'idée de goûter à tous les aspects du métier au fil de ma carrière. J'aime la variété, et une fois le permis en poche je ne peux pas concevoir de ne pas m'essayer aussi bien à l'urbain qu'au tourisme international, aux navettes saisonnières en montagne ou encore au transport scolaire, pour ne citer que quelques exemples possibles.

J'aborderai dans les prochains articles les démarches entreprises pour trouver un financement à mon permis...

dimanche 3 octobre 2010

Première EMT : l'urbain

Retour en mai dernier. Comme mentionné dans un précédent article, ma quête du Graal devait, selon les recommendations non pas de la Dame du Lac mais bien de mon conseiller Pôle-Emploi, passer par l'accomplissement d'une EMT (Evaluation en Milieu de Travail).

Tout naturellement, et surtout par facilité plutôt que par réelle curiosité au départ, c'est auprès des transports urbains de ma ville que je me suis adressé. Par ailleurs, j'appris rapidement qu'il est assez simple de trouver une entreprise pour faire une EMT, les responsables étant souvent heureux de faire connaissance avec de futurs conducteurs potentiels. Il m'est arrivé d'être confronté à un refus de réaliser une EMT dans d'autres entreprises pour différentes raisons qui les regardaient, mais ça n'a pas empêché les responsables de discuter très ouvertement avec moi un bout de temps et de m'expliquer spontanément les conditions de travail dans leur entreprise.

La première étape pour cette EMT fût de demander un premier papier à Pôle-Emploi, puis de me rendre avec celui-ci dans la société de transport en question. J'ai alors eu l'opportunité de discuter tout à fait sympathiquement avec le responsable d'exploitation, qui m'a informé qu'ils étaient justement en période de recrutement pour former de nouveaux conducteurs. Voyant ma motivation à me lancer dans le transport de personnes, ce dernier m'a transmis un dossier à compléter au plus vite, ce que j'ai fait le jour même. J'y reviendrai dans d'autres articles...

Une fois le premier papier rempli par l'entreprise, il fallu le retourner à Pôle-Emploi afin de rédiger la convention d'EMT à proprement parlé, puis amener celle-ci de retour dans l'entreprise pour signature. Ca fait pas mal de trajets pour pas grand chose ;-)

Premier jour d'EMT!
Arrivée à 4h45 du matin au dépôt. Il y a déjà pas mal d'activité dans le local où les CR (conducteur-receveurs) prennent leur service. Une dame est déjà (ou encore, car je ne sais pas s'il elle termine son service de nuit ou si elle vient de commencer sa journée) derrière son ordinateur dans un petit bureau attenant. Le local comprend des centaines de boites aux lettres utilisées par l'entreprise pour communiquer individuellement avec les CR, une sorte de borne informatique, et une quantité impressionnante d'affichettes placardées sur chaque cm² de mur : entre les notices de déviation pour cause de travaux sur la voie publique, les rappels de certaines précautions à prendre et la propagande syndicale, il y a un sacré bazar! Le local adjacent est la salle de repos, avec sa machine à café, ses babyfoots et ses canapés.

Mon tuteur arrive. Chic, c'est une tutrice. Elle m'explique comment se déroule la prise de service. En fonction de son planning, elle sait quel numéro de service lui est attibué. Il faut alors prendre la plaquette (feuille de route plastifiée) qui correspond au service. Sur celle-ci figure notre horaire de la journée, avec les temps de départ à respecter à différents points de passages et aux terminus. On y trouve aussi un code barre, que l'on scanne sur la borne informatique sus-mentionnée. Sort alors un ticket avec le numéro de bus qui nous est attribué pour débuter la journée (on changera à mi-parcours).

Petite marche à travers le dépôt avant d'atteindre notre bus parmi les 350 qu'il contient, pour la plupart du matériel récent et bien entretenu. Re-chic, le nôtre sera un articulé. Démarrage du moteur, qu'on laisse tourner en faisant le tour du véhicule afin de vérifier le bon fonctionnement des feux, l'absence de fuite et le bon état des pneux. On vérifie également que les dispositifs de sécurité qui empêchent les portes de se refermer sur quelqu'un fonctionnent correctement (marche sensible ou rayon infrarouge). On introduit ensuite dans le module qui gère la girouette le numéro de bus et de ligne. On introduit également dans la radio numérique le numéro de bus et on la laisse allumée, prête à recevoir des appels du dispatching.

Nous nous mettons enfin en marche et nous rendons au début de la ligne en roulant à un bon rythme car il n'y a personne sur la route. C'est assez sympa de pouvoir apprécier les capacités routières d'un bus articulé (18m de long) sur les grands axes sans devoir s'arrêter. Mine de rien, ça pousse fort. Il y a déjà quelques personnes aux premiers arrêts que l'on dessert. Ces clients sont encore endormis mais polis, et ils nous retournent notre salut. Le jour se lève, rapidement le nombre de clients augmente et les tours de ligne s'enchaînent.

D'un point de vue clientèle, la journée se passera sans fioritures. Je constate que beaucoup de gens sont quand même polis. Il n'y a aucun passager ouvertement désagréable et la pire incivilité qu'on fera à ma tutrice sera de l'ignorer bêtement, casque de baladeur sur les oreilles. Les 1-2 personnes qui demandent leur chemin se montrent très reconnaissantes. J'ai la chance de vivre dans une ville qui connait peu de violence... Je ne pense pas que le tableau soit aussi sympathique à Paris, Marseille ou Bruxelles...

Au niveau de la conduite je me rends compte à quel point il est interdit de relâcher l'attention, entre les piétons qui traversent sans regarder, les vélos, les livreurs stationnés sur la chaussée juste après un virage qu'il faut contourner bon gré-mal gré, les travaux publics, et j'en passe. Ceci dit, on pourrait me trouver maso mais je ne trouve pas ça désagréable, et à priori ça me semble finalement sans doute moins pénible que de rester plusieurs heures au volant d'un car de grand tourisme en ligne droite sur autoroute ou nationale à lutter contre l'ennui et la perte d'attention...
Je comprend aussi que la conduite peut être stressante car il faut vraiment respecter l'horaire à la minute près, avec interdiction formelle de quitter un arrêt à l'avance (sous peine d'avertissement!). En effet, un bus qui part à l'avance signifie des clients qui devront attendre le suivant pendant au moins dix minutes... alors qu'un retard n'est généralement que de 3-4 minutes au plus et peut se rattraper. Pour ce faire, il faut parfois rogner sur les quelques minutes de battement dont on dispose à chaque terminus, mais il existe d'autres techniques assez surprenantes dont je vous parlerai sans doute ultérieurement.

La journée sera l'occasion de discuter des conditions de travail particulières à cette entreprise. Il s'avère qu'elles sont excellentes pour le secteur du transport. Bien sûr les horaires peuvent être contraignants puisqu'on est amené à commencer tôt le matin, à terminer tard ou à faire des services coupés. Cependant les 35 heures y sont de mise et rapportent nettement plus que mes emplois précédents. J'exerçais pourtant un métier plutôt bien considéré, dans un bureau, etc. J'apprendrai par la suite que les conditions sont souvent assez bonnes dans les gros réseaux urbains. Ainsi la journée de travail se décompte du début à la fin de mise à disposition pour l'entreprise, et non pas à partir du moment où on commence à conduire jusqu'au moment où on quitte le bus en fin de journée comme je le croyais. C'est-à-dire que dans les 35h de ma tutrice et de ses collègues sont comptés le temps de trouver sa plaquette et de la scanner, de s'informer des éventuelles déviations, de vérifier son courrier interne... et même de papoter un peu en buvant un café avant de se rendre sur le parking. Il en va de même en fin de journée : les heures rémunérées se terminent un certain temps après avoir quitté le bus... le temps d'aller acomplir les petites formalités d'usage et de rentrer au dépôt si on a laissé le bus à un collègue en fin de parcours. Je suis agréablement surpris par ce fait, car dans la plupart de mes emplois précédents, on n'était généralement payé que pour du "travail effectif" alors même qu'il fallait passer du temps dans l'entreprise à se préparer, vérifier différents éléments, ou autres, sans rémunération!

Ma tutrice, sympa et pédagogue, m'expliqua aussi le fonctionnement du planning. En rentrant dans l'entreprise, on se voit assigné "les pires" horaires, c'est -à-dire qu'on sert de bouche-trou et qu'on peut être amené à terminer un service un soir et à recommencer tôt le lendemain matin, à faire beaucoup de services coupés, et à ne savoir qu'au dernier moment quel sera l'horaire du lendemain. Cette période dure en moyenne 3 ans. Ensuite on est placé dans un planning plus cool qui consiste à faire une semaine de matins, une semaine d'après-midis et une semaine de services coupés. Avec chaque jour des lignes et des bus différents. Finalement, après une période supplémentaire de plusieurs années on peut si on le souhaite devenir "régulier" c'est-à-dire se voir assigner un horaire fixe sur une seule ligne avec "son" bus. Ceci tend à devenir plus rare car les CR aiment garder la diversité des horaires, et des lignes. Et je les comprends! Je ne pense pas que j'apprécierais la monotonie de faire chaque jour exactement le même trajet aux mêmes heures. Par ailleurs, les CR travaillent un samedi sur deux, et un dimanche sur huit. Tout ça me parait très raisonnable...

Notre journée de travail se termine vers 12h30. Nous avons alors fait grosso modo la moitié du temps sur une première ligne et l'autre moitié sur une seconde, avec une vingtaine de minutes de pause et un changement de bus entre les deux. Au final, le temps aura passé vite. On laisse le bus en plein centre-ville à un autre CR qui enchaîne immédiatement en milieu de ligne. On prend la navette de l'entreprise qui nous ramène au dépôt, ma tutrice va rendre sa plaquette et nous rentrons chez nous.

La seconde journée d'EMT dans cette entreprise se fera cette fois avec un tuteur, très sympathique également et toujours passionné par son métier qu'il exerce depuis 10 ans. Ici la prise de service se fait en ville vers 13h, on relève un collègue. Le travail de déroule de manière comparable à la journée précédente, sauf que nous ramenons le bus au dépôt en fin de service, vers 20h30. Dans une grande entreprise de ce type on n'a pas besoin de nettoyer le bus soi-même : l'extérieur est lavé dans des rouleaux automatiques à l'entrée du dépôt, et une équipe se charge du nettoyage intérieur et de faire le plein de carburant.

Conclusion
Au terme de ces deux jours d'EMT j'ai pu appécier la diversité du métier. On voit passer toutes sortes de clients et on est aux premières loges pour assister aux scènes cocasses du quotidien citadin. Cette expérience me donne très envie de travailler pour les transports urbains de ma ville actuelle, chose que je ne soupçonnais pas. En effet j'avais à priori plutôt prévu de me diriger vers les autocars... les transports urbains de la ville où j'ai passé mon enfance m'ayant donné une image négative du métier, que cette EMT a permis d'effacer. J'ai tout de même réalisé une seconde EMT auprès d'un autocariste, qui fait également l'objet d'un article.

Je voudrais mentionner qu'outre mes tuteurs, j'ai eu l'occasion de discuter avec un bon nombre de CR en salle de repos, et j'ai été ravi d'y rencontrer un ensemble de personnes ouvertes, sympathiques et passionnées, très loin du cliché du "tourneur de volant un peu rustre" que certaines personnes s'imaginent sans rien en savoir. Certains CR me disent que les insultes sont quotidiennes, d'autres qu'ils leur est arrivé de se faire cracher dessus. Ca me parait incroyable, n'ayant jamais constaté ça de ma vie, et au vu des deux services paisibles que je viens de faire. Quoi qu'il en soit, le conducteur de votre bus n'est pas un meuble, la moindre des choses est donc de le respecter comme n'importe qui. Un "bonjour" et un sourire sont je pense les règles de base que vous appliquez en entrant dans un magasin ou dans un restaurant, alors pourquoi en serait-il autrement dans le bus?

Lire le compte-rendu de ma seconde EMT en inter-urbain.

samedi 2 octobre 2010

Les possibilités de financement

Comme on l'a vu dans un précédent article, obtenir le permis de conduire et la FIMO pour le transport de personnes en France est un processus relativement long, et surtout très coûteux.

Je vais donc essayer de vous mettre sur la piste des différentes possibilités de financement de ce fameux permis. Dans tous les cas, sachez que ce ne sera pas facile et qu'il va falloir vous armer de patience!


Tout d'abord, sachez que si vous êtes salarié, vous avez peut-être droit à un congé individuel de formation et à un financement par le Fongecif de votre région. Je vous invite à prendre contact avec celui-ci pour plus de précisions.

Si vous êtes demandeur d'emploi, plusieurs possibilités s'offrent à vous :
  • Contactez les centres de formation (AFPA, AFT-IFTIM, Promotrans, Forget, ...) de votre région afin de trouver ceux qui disposent en ce moment d'un budget qui leur est alloué par la région ou par Pôle-Emploi dans le but de former des conducteurs. Ceci arrive lorsqu'une demande de main d'oeuvre se fait ressentir. Lorsque vous trouvez un centre de formation dans ce cas, demandez-leur comment vous inscrire, et de nouveau soyez patients... En effet les places sont chères et les candidats sont filtrés à travers différentes épreuves de sélection. Vous devrez en général passer des tests (connaissances générales, logique, représentation dans l'espace, ...). En cas de réussite, vous serez alors convié à un entretien individuel avec un responsable du centre. On vous demandera de réaliser une EMT si ce n'est pas déjà fait. Bien souvent vous devrez également faire un test de conduite sur route (en voiture ou en camionnette bien sûr ;) ). Si tout se passe bien et que vous êtes patient, vous pourrez être sélectonné pour une formation, mais l'attente peut durer de plusieurs mois à un an avant que votre entrée en formation soit effective. En outre, les financements perçus par le centre peuvent être annulés à tout moment...
  • Prenez contact avec les entreprises de transport de personnes de votre coin et trouvez-en une qui accepte de vous faire une promesse de CDI ou de CDD de minimum 6 mois si vous réussissez la formation. Dans ce cas, vous pouvez bénéficiez d'une AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement). C'est alors Pôle-Emploi qui financera votre permis à concurrence d'un certain montant. En fin d'article, j'ai fait un copier-coller d'un mail que m'a envoyé mon propre conseiller Pôle-Emploi au sujet des AFPR. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce type de promesse n'est pas si difficile à trouver dans le milieu du transport car il y a un certain besoin de main d'oeuvre. En outre, ce système coûte à l'entreprise soit rien, soit pas grand chose, et lui donne l'assurance d'avoir une nouvelle recrue après un temps défini. Les entreprises de transport que je connais aiment prévoir 2 à 3 trimestres à l'avance leurs embauches de conducteurs.
  • Voyez s'il existe des entreprises qui seraient prêtes à financer votre permis directement de leur poche. C'est souvent le cas pour les entreprises de transport urbain (bus), qui disposent même parfois de leur propre centre de formation. Attention au sujet de ces dernières : la procédure de sélection des candidats par ce type de grosse entreprise est longue, rigoureuse, voire franchement pénible (succession de tests et entretiens individuels, j'en reparlerai dans d'autres articles... vous pouvez déjà vous faire une idée grâce à ce blog qui relate la procédure pour les transports urbains de Limoges). Si vous êtes sélectionné vous aurez, en plus de la formation gratuite, un salaire ainsi que des conditions horaires souvent plus attractifs que dans les secteurs du transport interurbain ou du tourisme.
  • Finalement, il est aussi possible de faire une demande individuelle de prise en charge dans le cadre du chèque formation régional. La demande devra être instruite au Pôle-emploi avec des éléments tangibles : EMT, validation certifiée, enquête professionnelle sur les débouchés. Je ne peux pas vous en dire plus à ce sujet car je n'ai pas du tout suivi cette voie personnellement.
    Petit conseil pour toutes vos démarches : contactez toujours les organismes et entreprises par téléphone ou de visu, laissez tomber les courriels car ils sont généralement ignorés!


    Infos formations sur le site de Pôle-Emploi : ICI


    L'AFPR :
    Il s'agit de financer une formation réalisée par le futur employeur et/ou un organisme, extérieur ou interne à l'entreprise, en contrepartie du recrutement du demandeur d'emploi.
    L'action de formation préalable au recrutement est définie au terme d'une convention appelée "Convention d'AFPR".

    La formation
    Contenu de la formation
    Le contenu de la formation est précisé dans un plan de formation. Le plan de formation est élaboré par l'entreprise avec l'aide de l'unité pôle emploi et un organisme de formation extérieur, si besoin.
    Un plan de formation est établi pour chaque demandeur d'emploi stagiaire, dans le cas où une convention concerne plusieurs demandeurs d'emploi.
    Le plan de formation doit mentionner :

    les compétences que le demandeur d'emploi doit acquérir au regard de l'emploi à occuper,

    le contenu de la formation,

    les conditions pratiques du déroulement du stage, c'est-à-dire la durée, le lieu, etc.

    Durée de la formation
    La durée maximum est de 122 jours calendaires ou de 4 mois de date à date. La formation peut être à temps partielle. Il n'existe pas d'intensité minimum.
    Le nombre total d'heures de formation est égal au plus à 450 heures. Il est possible d'allonger la durée initiale de la formation dans la limite de 450 heures, sous réserve que :

    la convention initiale soit modifiée,

    les plafonds de la participation financière de Pôle emploi soient respectés.

    Lieu de la formation
    La durée maximum est de 122 jours calendaires ou de 4 mois de date à date. La formation peut être à temps partielle. Il n'existe pas d'intensité minimum.
    L'organisme de formation peut se situer :

    en dehors du territoire de l'unité pôle emploi,

    à l'étranger.

    Le montant
    La participation financière de Pôle emploi, sous réserve d'autres financeurs, est égale à :

    Lorsque la formation est réalisée par le futur employeur : nombre d'heures de formation X 5 € maximum de l'heure TTC, soit maximum 450 X 5€ = 2250 €

    Lorsque la formation est réalisée par un organisme extérieur : le coût de la formation est au maximum de 3600 € pour 450 heures.
    C’est la DR qui précise soit le coût moyen à respecter ou une fourchette de coûts horaires dans lequel pourra se situer l’aide horaire accordée

    Lorsque la formation est réalisée en partie par l'entreprise et en partie par un organisme extérieur : la participation de Pôle emploi est de 3600 € maximum.
    Si le coût de la formation est supérieur au financement proposé par Pôle emploi et que l'employeur ne prend pas en charge la différence, le principe étant la gratuité de l'action de formation pour le demandeur d'emploi, la convention d'AFPR n'est pas signée.

    vendredi 1 octobre 2010

    Projet professionnel, EMT, etc.

    Etant demandeur d'emploi au moment où j'ai souhaité me réorienter, j'ai pris contact avec mon conseiller Pôle-Emploi afin de savoir quels aides et financements pouvaient m'être octroyés pour passer ce satané permis. J'ai la chance d'avoir un conseiller qui est bel et bien un être humain fait de chair et d'émotions (une vraie crême), et non un robot dézingueur de chômeurs! Celui-ci m'a informé qu'il existait différentes possibilités de financement du permis (et de la FIMO), mais que pour y avoir droit, il me fallait commencer par "valider mon projet professionnel". Comment puis-je valider mon projet professionnel?, m'enquis-je promptement. C'est très simple, il suffit de réaliser une EMT et de confirmer votre projet lors d'un entretien avec un de nos psychologues.
    Fort bien!

    L'EMT (Evaluation en Milieu de Travail) est un court stage non-rémunéré au sein d'une entreprise du secteur qui vous intéresse (dans mon cas, une entreprise de transport de personnes) au cours duquel vous serez amenés à prendre part autant que possible à la vie professionnelle d'un conducteur. Concrètement, vous accompagnez un conducteur, qui sera votre tuteur sur l'entièreté de son service pendant quelques jours. Bien sûr, sans permis vous n'avez pas la possibilité de vous essayer à la conduite, c'est un peu le seul inconvénient ;) Par contre ça vous permet de bien comprendre les conditions de travail et de voir les avantages et surtout les désavantages du métier. Je trouve que l'EMT est une bonne manière de confirmer que le métier vous conviendrait, et elle permet à Pôle-Emploi de vérifier que vous avez au moins les qualités élémentaires et la motivation pour l'exercer, puisque l'entreprise dans laquelle vous faites votre EMT envoie à l'issue de celle-ci un rapport à Pôle-Emploi. Veillez donc durant votre EMT à être ponctuel, souriant, de bonne présentation, et à poser beaucoup de questions. De toutes façons, si le transport de personnes vous intéresse vraiment, ça vous viendra tout naturellement. Généralement, les entreprises vous assignent un tuteur sympa et pédagogue, à qui vous pouvez poser toutes les questions qui vous viennent à l'esprit. En ce qui me concerne, j'ai fait deux EMT : la première auprès des transports urbains de ma ville, et la seconde en périphérie chez un autocariste qui fait du scolaire, du tourisme et des lignes départementales. De cette manière, j'ai vraiment pu voir les différents aspects du métier : les contraintes horaires, les différents types de clientèle et de véhicules, etc. Les deux EMT ont été chacune de très bonnes expériences au cours desquelles j'ai pu discuter avec des chauffeurs et des responsables d'exploitation sympathiques et passionnés par leur boulot.

    Pour terminer de valider mon projet professionnel, j'ai aussi eu droit à un entretien avec un psychologue du travail de Pôle-Emploi. En ce qui me concerne, ce ne fût pas spécialement difficile ou long. Il s'agissait simplement de tester ma motivation et de vérifier que j'avais l'air de savoir réellement vers quoi je m'engageais. Il m'a ensuite demandé de rédiger en une page où j'en étais dans mon projet et quelles étapes je comptais suivre pour y arriver. Le papier a semblé cohérent au psychologue qui m'a rapidement laissé partir en précisant qu'on se reverrait quelques mois plus tard afin de voir comment ça évoluait. Oui, quelques mois... Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, l'accès à cette profession, malgré la demande en conducteurs, est un parcours de longue haleine!

    Attention, avoir un projet professionnel perçu comme cohérent par Pôle-Emploi ne signifie pas qu'ils vont s'empresser de vous payer une formation! A vous maintenant d'entamer des démarches personnelles afin de trouver une formation dans laquelle il y a des places libres et qui peut s'insérer dans le cadre d'un financement partiel ou total de la part de Pôle-Emploi ou de la région. Lorsque vous serez amené à faire la demande de financement à proprement parlé, on vérifiera que votre dossier est cohérent (avoir réalisé une EMT, etc.) et si c'est le cas vous aurez droit à une des aides que je vais vous expliquer dans le prochain article.

    jeudi 30 septembre 2010

    Premiers renseignements sur le permis D et la FIMO

    Lorsque je me suis décidé à m'orienter vers ce métier, la conduite de passagers, je pensais naïvement qu'il me suffirait de me rendre dans une auto-école, de passer quelques heures de cours pratiques, et hop! j'aurais mon permis en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. J'avais tout faux.

    En effet, je suis installé en France depuis peu de temps, et je ne connaissais pas alors les obligations légales qui y régissent l'obtention des permis. Dans mon pays d'origine, c'est-à-dire la Belgique (il faut bien avoir une qualité!), obtenir un permis pour véhicules lourds est très simple. Il faut passer le permis théorique (le code) adapté à la catégorie de véhicule qu'on souhaite conduire, puis suivre un tout petit 8 heures de cours pratiques (vous avez bien lu, huit heures) pour pouvoir présenter l'examen pratique (manoeuvres et route). Le tout pour une somme à peu près équivalente à celle qu'on dépenserait pour passer le permis auto. Il est également possible de suivre un cursus de 8 heures de cours additionel pour se préparer à d'autres examens dont la réussite octroie le CAP, désormais rendu obligatoire par je-ne-sais-plus-quelle directive européenne pour la conduite professionnelle de véhicules lourds. Ces 8 heures de cours supplémentaires ne sont même pas obligatoires. En effet, il existe des manuels, et libre à vous de présenter l'examen du CAP si vous vous sentez suffisement à l'aise. La directive européenne imposant ce CAP plutôt cool en Belgique, est la même qui est à l'origine de la création de... la FIMO en France! Si si! Ceux qui savent de quoi je parle, vous pouvez remonter votre mâchoire inférieure.

    Pour les autres, je vais vous expliquer ce qu'est la FIMO et comment l'obtenir, ainsi que le permis D bien sûr. Ce qui suit s'applque surtout pour les personnes âgées de plus de 26 ans. Les personnes plus jeunes peuvent en principe faire un CAP, dont l'accès est moins difficile.

    La première étape a été de me renseigner afin de comprendre (hum...) la législation qui régissait l'obtention du permis D en France. Pour le transport de personne exercée de manière professionnelle, le permis D ne suffit pas (plus, rapport à la fameuse directive machin-truc). Désormais, il faut en plus obtenir ce qu'on appelle la FIMO (Formation Initiale Minimum Obligatoire). Cette FIMO n'est pas, contrairement à ce que son nom laisse supposer, obligatoire, si vous désirez par exemple balader vos 18 gamins de manière privée dans votre propre bus.

    Le permis D peut être passé dans une auto-école ou dans un centre de formation spécialisé dans les métiers du transport (AFT-IFTIM, Forget, Promotrans, ECF …) ainsi qu'à l'AFPA. Comme pour le permis B, il faut passer le code et un examen pratique (fiches, plateau et route).

    La FIMO est une certification qui s'obtient à la réussite d'un examen qui fait suite à 4 semaines de cours (140 heures), qui pourront également être suivis dans un centre de formation aux métiers du transport. Ces cours mettent l'accent sur la sécurité routière, la conduite préventive, économique, etc. Ils comprennent une partie pratique et une partie théorique. C'est en quelque sorte un approfondissement de ce qu'on apprend pour obtenir le permis « sec » et on le fait généralement juste après avoir obtenu le permis.

    Au total, il faut compter environ 7 semaines de formation à temps plein pour obtenir le permis D et la FIMO.

    Une fois le permis et la FIMO obtenus, vous serez tenus de suivre 35h de cours de remise à niveau tous les cinq ans.

    Précisons que l'accès au permis D et donc aux cours de conduite sont subordonnés à la passation d'une visite médicale légale obligatoire auprès d'un médecin agréé. La liste des médecins agréés est disponible auprès de votre préfecture.

    Petit détail qui a son importance : le prix le moins cher trouvé à ce jour pour passer le permis D est de ~2000€ et pour la FIMO ~2500€... ce qui signifie 4500€ au total...

    L'accès à la profession de conducteur de transport de personnes pour également se faire via un Titre Professionnel qui comprend permis D, FIMO ainsi que des cours divers afin de faire de vous un conducteur « complet », capable de préparer un itinéraire, d'avoir des bases de géographie, de faire face à différents ennuis mécaniques, etc. Celui-ci dure 3 mois et demi et son coût avoisine les 8.000 à 10.000€.

    Dans les deux cas, les billets verts ne me poussent pas encore sous les aisselles... il a donc fallu me mettre en quête d'une solution de financement... C'est ce que je vous raconterai au prochain épisode.

    Edit : j'ai trouvé un petit ficher sympa qui récapitule succintement ce qu'il faut savoir sur l'obtention du permis D en France.