lundi 22 août 2011

L'hôpital "d'Issy"...

Un homme d'une soixantaine d'année avec un fort accent nord-africain et parlant mal le français monta dans le bus et me demanda si j'allais bien à "l'hôpital d'issy" (il faut le dire avec l'accent). Ca ne me disait rien du tout. Il parvint à me faire comprendre tant bien que mal que ça se trouvait près d'une certaine station de métro, par laquelle passait effectivement ma ligne. Au moins, je lui assurai qu'il était dans le bon bus. Mais pendant tout le trajet, je n'arrêtais pas de me demander où il voulait aller exactement... hôpital d'Issy, Dici, d'ici, d'Isie, ... Non décidément ça ne me disait rien! Aux feux rouges, je cherchais dans mes guides... rien qui ressemble à ça...
Puis je décidai de déplier mon plan de la ville et de retracer la ligne afin de lister les hôpitaux adjacents, et c'est là que je compris enfin... Hôpital Du Sud!

J'invitai alors le bonhomme à venir me voir à l'avant du bus et lui demandai -"Monsieur, c'est bien à l'hôpital du sud que vous voulez aller ?" -"Oui oui, l'hôpital dissi !" (un peu agacé par ma question) -"Bien, je vous dirai où descendre!".

Cette petite anecdote amusante est arrivée  il y a déjà plusieurs mois, alors que je débutais tout juste dans le métier. Ce n'était alors pas quelque chose que j'avais imaginé, mais il peut parfois être très difficile de communiquer efficacement avec les usagers. Bien sûr, certains sont d'origine étrangère comme ce monsieur, d'autres sont mal-entendants ou muets, et puis il y a les personnes avec des troubles du langage, les personnes déficientes mentales, les personnes complètements ivres, sous médocs, droguées, etc. Bref, il n'est pas rare que je doive faire répéter 3, 4, 5, ... fois une personne qui a besoin d'un renseignement avant de tilter. Mais du fait de cette diversité, je remarque que mes capacités de "déchiffrement" s'accroissent rapidement et heureusement, car ça peut parfois être tendu lorsque le client s'agace qu'on ne le comprenne pas...

vendredi 19 août 2011

Les caisseux

Contrairement à certains collègues qui semblent être en guerre avec tout automobiliste, ces derniers ne sont pas pour moi une cause du frustration majeure... en général. En effet, contrairement à certains piétons manifestement dénués de toute forme d'instinct de survie et dont il faudra que je parle dans un prochain texte, les automobilistes semblent au moins freinés dans leurs ardeurs par la crainte de rayer/plier leur belle bagnole contre le bus.

Bien sûr, il y a des exceptions, principalement lorsqu'on quitte les arrêts. C'est toujours à ce moment-là qu'un mec (ou une nana, il y a une vraie parité des sexes dans le domaine des chauffards) en BMW, Mercedes ou autre grosse voiture (ce point est quasi systématique) se figure qu'il a le droit de passer à fond et d'empêcher le bus de quitter son arrêt. Certains vont même jusqu'à klaxonner le bus sortant. En pareil cas, bien sûr, ni une ni deux je m'arrête devant l'imbécile qui a voulu me forcer le passage, regarde dans les yeux le gus en train de pester dans sa bagnole et lui sort un petit coup de "corne de brume" (ça fait du vent un klaxon de bus) suivi d'un geste des mains accompagné d'un haussement d'épaules signifiant "ben oui, tu vois coco moi aussi j'ai un klaxon, mais ça avance à quoi de l'utiliser et de foncer quand il n'y a pas la place de passer?"... En espérant que ça puisse un tout petit peu lui faire réfléchir pour la prochaine fois. Et puis aussi parce que ça fait du bien.

Je rappelle ceci :

En agglomération, tout conducteur doit ralentir si nécessaire et au besoin d'arrêter pour laisser les véhicules de transport en commun quitter les arrêts signalés comme tels.

Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe.


(Article R412-11 du code la route en vigueur depuis le 01 juin 2011)

Bon, contravention de deuxième classe je trouve ça un peu léger, après tout l'infraction est un refus de priorité (!), mais au moins la loi existe. Je trouve également regretable qu'à l'arrière de nos bus le petit panneau rappellant cette règle soit trop gentil (Priorité au bus quittant l'arrêt, merci.) et laisse à penser qu'il s'agisse d'une demande de politesse faite aux automobilistes. "Merci"?! Comment ça merci? Pourquoi pas "s'il vous plaît" tant qu'on y est? Je verrais plutôt un message du genre "Priorité au bus quittant l'arrêt. Céder le passage sous peine d'amende. Article R412-11" sur un panneau beaucoup plus grand et affiché en couleurs vives contrastant avec la livrée pour qu'il soit bien visible. Il faut vraiment que cette règle rentre dans les moeurs... Je veux dire, la plupart des gens respectent les feux rouges, les stop et autres priorité à droite, alors pourquoi faudrait-il ne pas respecter le droit d'un bus à quitter son arrêt?

Souvenez-vous que vous retardez le trajet de 5, 10, 20... 50, ... et jusqu'à 160 personnes dans un bus articulé en l'empêchant égoïstement de faire son boulot au profit de votre petite bagnole dans laquelle vous êtes tout seul.

Texte dédié aux quelques conducteurs qui nous laissent bosser en quittant les arrêts et nous invitent même à sortir à l'aide d'un appel de phare par exemple. Ca fait extrêmement plaisir, et dans ce cas je sors toujours la main en guise de remerciement ;-)

jeudi 21 avril 2011

Première anecdote : altercation entre adolescentes

J'étais au volant d'un articulé en heure de pointe du soir. Le bus était bien rempli mais j'étais assez satisfait car pour une fois, la circulation n'était pas trop dense et me permettait de respecter les horaires quasiment à la minute. Puisqu'il fallait bien pimenter un peu une course qui eût été monotone sans qu'arriva ce qui suit, laissez moi donc vous narrer ma première anecdote croustillante...

Le miroir intérieur qui nous permet de voir les gens descendre aux arrêts, les poussettes, les PMR... je m'en sers également en conduite, en y jettant de temps à autres des coups d'oeil afin de m'assurer de l'agréabilité du voyage pour mes clients. En fonction de leurs visages et postures, je peux savoir s'ils sont confortables, agacés, ou autre; si manifestement j'aurais dû apréhender tel ou tel rond-point moins rapidement où si au contraire je pourrais mettre un peu les gaz sans que ça les dérange, pressés qu'ils sont de rentrer chez eux. Etant débutant, je tente en fait d'utiliser le ressenti apparent des passagers pour apprendre à caler mon allure, en plus de l'horaire et des indications qu'on nous a donné en formation.

Je me sers aussi du miroir pour m'assurer du calme et de la tranquillité qui règne à bord. 99,9% du temps, tout se passe très bien. Mais l'autre jour, dans cet articulé en heure de pointe, je vis arriver du fond du bus une lycéenne manifestement très bouleversée, en larmes et tremblante, me suppliant d'appeller la police ou les contrôleurs car "des filles voulaient la taper au fond du bus". Au début j'étais un peu étonné qu'une querelle entre adolescentes puisse causer un tel désarroi, et je ne croyais pas trop à la possible montée en violence de la situation. Puis, les filles en question ont rejoint "la victime" à l'avant du bus, et celle-ci à carrément switché en mode terreur panique. Alors même que je conduisais, elle s'est accrochée de toutes ses forces à mon bras droit, tout juste si elle n'essayait pas de rentrer dans le compartiment conducteur. Il est vrai que les quatres autres adolescentes étaient verbalement très aggressives et je n'ai rapidement plus eu de doutes quand à leurs capacité à cracher, tirer les cheveux ou balancer quelques gifles pas-pour-rire. Personnellement je ne me sentais pas du tout en insécurité, mais je craignais quand même un peu pour la gamine et donc, n'ayant pas le droit de virer des mineurs du bus, pour me dédouaner au cas où la situation s'envenimerait, j'ai lancé un appel de détresse. Ce type d'appel, émit par un bouton discret, met immédiatement le central radio en écoute silencieuse de tout ce qui se passe dans le bus. Avec la géolocalisation par satellite et les caméras qui équipent tous les bus, c'est très efficace en cas de problème. Sachant la situation écoutée, j'ai ordonné au groupe des fauteuses de trouble de reculer au fond du bus et j'ai dis à la victime, qui avait vraiment besoin d'être apaisée, qu'elle pouvait rester à l'avant à mes côtés et qu'il ne lui arriverait rien. J'en ai profité pour donner un indice au central radio afin de leur faire comprendre que je n'étais personnellement pas en danger et qu'ils pouvaient donc me rappeller pour une vraie communication. Je leur ai à ce moment-là expliqué clairement la situation, ils m'ont dit de continuer ma course et qu'ils allaient "gêrer en amont" (ce qui veut dire "envoyer la cavalerie"). En attendant, j'ai dû poursuivre la conduite commerciale avec la lycéenne tremblante agripée à mon avant-bras, tout en gérant les quatres harpies qui n'en faisaient qu'à leur tête, restant à l'avant du bus, continuant les aggressions verbales envers la victime et ordonnant par exemple à celle-ci de descendre aux arrêts avec elles afin de s'expliquer sur le trottoir. J'ai dû "faire ma grosse voix" à plusieurs reprises pour les calmer et j'ai même été obligé de ranger le bus, frein de parc et moteur coupé, leur expliquant que je ne repartirais pas tant que le calme ne reignerait pas à nouveau dans le bus. Cette mesure s'est d'ailleurs avérée plus efficace que prévu car ça a eu pour effet de leur mettre tous les autres voyageurs à dos. Ces derniers souhaitant bien sûr rentrer chez eux au plus vite, invectivèrent spontanément les harpies à se calmer afin que je puisse reprendre la conduite en toute concentration. Quelques arrêts plus loin, la cavalerie était bien présente sous la forme imposante de 12 contrôleurs, c'est-à-dire 4 bonhommes en noir pour chaque porte que comprenait le bus. Tout de suite, ça en jette. Ce fût au tour des quatre harpies de switcher en mode panique, se dirigeant aussi vite que possible (le bus était toujours bien rempli) vers l'arrière, essayant d'ouvrir les portes à l'aide des boutons de secours et donnant des coups violents dans celles-ci, uniquement pour être rapidement très très bien encadrées par les contrôleurs. Un de ceux-ci a ensuite accompagné la victime jusqu'à un autre bus où elle avait sa correspondance, et tout est finalement rentré dans l'ordre dans "mon" véhicule. Je salue d'ailleurs l'intervention dilligente et efficace des contrôleurs, c'est rassurant de savoir qu'on peut compter sur eux ainsi.

Une gendarme qui n'était pas en fonction était présente dans le bus et est venue me voir après coup pour me dire que j'avais très bien réagi. Ca m'a fait plaisir... C'était en effet mon premier incident de ce type.

Sauf qu'avec ces bêtises, j'ai pris 10 minutes de retard et je me suis retrouvé dans le jus et sans pause aux terminus pour les 3 courses suivantes! Dur dur la vie de conducteur ;-)

Dix premiers jours en solo

Bus japonais : montée par l'arrière, descente par l'avant!
 Je viens de passer mes dix premiers jours de "vrai" travail : seul responsable au volant, pour le meilleur et pour le pire ;-)

Globalement, je me suis bien amusé dans mon boulot même si j'ai rencontré pas mal de situations stressantes. Ce n'est pas monotone comme certains peuvent l'imaginer... je dirais même : à chaque jour une situation nouvelle et particulière : qu'il s'agisse d'un problème mécanique, d'un groupe de clients un peu allumés à gérer, d'une erreur d'itinéraire (si si, ça m'est arrivé), voir d'une bordure de trottoir qui décide de se décaler juste au moment où ma roue arrive dessus -détachant partiellement le garde-boue en plastique-, ou autre... Bref, les dix derniers jours se sont révélés très variés, et même si je regrette qu'ils n'aient pas été remplis que de gloire et d'auréoles je suis globalement très satisfait du chemin accompli ces derniers mois :-)

Concernant la clientèle, je dirais que la grande majorité des voyageurs sont sympas, polis et nous reconnaissent en tant que personne. Certains sont même zêlés, allant jusqu'à nous dire au revoir en quittant le bus, ou autre politesse dont je n'imaginais même pas qu'elle puisse se produire. Par contre, les quelques-uns qui ne sont pas dans cette catégorie-là sont parfois si désagréables qu'ils serait facile d'oublier "les gentils" si je me laissais aller. J'en avais déjà parlé précédemment : un des critères de base, m'avait-il semblé, pour rentrer dans l'entreprise, était d'être quelqu'un de très positif. Effectivement, je fais l'effort de me rappeller des 95% de clients agréables pour oublier les pénibles, et tout rentre dans l'ordre. Mais il faut le faire!

J'apprécie également les horaires variés et décalés ainsi que les changements de lignes quotidiens, qui permettent d'éviter la monotonie et d'avoir du temps pour soi une bonne partie de la journée. Si je fais un matin (5h - 12h30 mettons), il me reste tout l'après-midi libre. Si je fais un soir (par exemple 15h - 21h30) ça me laisse toute la première partie de journée. Dans les deux cas je peux déjeûner tranquillement à la maison avec ma compagne et vaquer à diverses activités. En ce qui concerne les services coupés c'est plus variable, mais il m'est arrivé d'avoir des coupures de 5-6h, me permettant également de rentrer chez moi entre deux conduites de 3h30 chacune, qui passent alors très vite. Finalement, j'ai tellement de temps personnel par rapport à un horaire classique de bureau, que cette organisation horaire fait que je n'ai pas encore eu l'impression d'avoir repris un emploi. Surprenant, mais agréable!

dimanche 27 mars 2011

Débuts en entreprise de transport urbain

Quoi de neuf depuis les dernières nouvelles?

Après avoir obtenu mon permis D et ma FIMO par l'intermédiaire du TP CTRIV, je suis rentré en formation dans l'entreprise de transport urbain qui m'emploie. Celle-ci dure au total 13 semaines, qui seront réparties en alternance sur un an, la durée d'un contrat de professionalisation dont le but est de nous faire passer le TP ACCTRUV que j'ai mentionné dans un post précédent. On commence par un bloc de 5 semaines d'apprentissage des lignes et des différents modèles de bus (standards et articulés), nous aurons la suite des semaines de formation tous les un à deux mois.

Voici donc mes premières impressions après avoir effectué mes trois premières semaines de formation. Il y a pas mal de différences entre les cars comme on en avait lors du TP CTRIV au centre de formation, et celle des bus. Tout d'abord, la boite automatique change radicalement la donne! Finis le stress du passage des rapports sur une boite récalcitrante et un levier complètement flou. Je peux désormais mes concentrer à 100% sur ce qui se passe sur la route. Bienvenue également au FAE (frein d'aide à l'exploitation, qu'on appelle aussi brake valve ou frein d'arrêt), qui permet de maintenir le véhicule immobilisé sans devoir garder son pied sur la pédale de frein. Hyper sécurisant et hyper pratique... De plus en raison de la force qu'il y a lieu de mettre sur la pédale pour maintenir un véhicule d'un tel tonnage à l'arrêt sur un dénivelé, c'est également très reposant pour la patte arrière droite... D'une manière globale je trouve la conduite d'un bus beaucoup plus agréable et sécurisante que celle d'un car. Je suis plus à l'aise au volant d'un bus articulé au centre-ville qu'avec un car sur une 4 voies bien dégagée... ce paradoxe résulte peut-être simplement d'une question de modèles de bus et de cars. Je veux dire par là que si j'avais connu des autocars haut de gamme, j'aurais peut-être tenu un discours différent qu'avec mon expérience limitée aux modèles d'entrée de gamme, juste biens pour apprendre et faire du transport scolaire. Nous avons même fait de la 4 voies en bus urbain, et j'ai été surpris par la bonne tenue de cap et l'impression de fiabilité qui s'en dégageait, là où les cars me donnaient l'impression d'être "sur un bateau" passé une certaine vitesse. J'ai d'ailleurs remarqué que je ne me lasse pas de conduire les bus alors que je n'étais que trop content de laisser le volant des cars au centre de formation.

Concernant la conduite des articulés, et bien de manière étonnante je trouve que ça se fait plutôt bien! Leur conduite est très agréable, je dirais même amusante. Si on aime une conduite précise et technique, c'est un pur bonheur. Nous travaillons avec plusieurs modèles, dont l'un d'eux possède un essieu de remorque directionnel (Vanhool AG300). Celui-là est un peu particulier à manier, et je trouve pour l'instant que cet essieu ne facilite pas autant le passage dans les endroits difficiles que je ne l'aurais imaginé.

Quoi qu'il en soit, je suis content et, je l'avoue, fier d'être enfin habilité à conduire ces engins de 18 mètres de long. Il faut dire que j'attendais ce moment avec beaucoup d'impatience, depuis pratiquement un an de démarches et pas mal d'années à avoir cette idée de reconversion au fond de ma tête...

Au niveau de ma conduite, il me reste bien sûr encore beaucoup à faire pour me perfectionner et devenir un excellent conducteur, même si globalement je me sens à présent à l'aise dans à peu près toutes les situations. Il me reste en priorité la question du freinage à travailler encore et encore. En effet, j'éprouve pas mal de difficultés à faire un beau freinage dégressif, sans à-coups. Je ne trouve pas ça évident, entre le ralentisseur couplé à la pédale de frein (qui se manifeste avec un certain délai après avoir appuyé sur la pédale d'une part ; et qui cesse d'agir en dessous d'une certaine vitesse, donnant soudainement l'impression d'être en roue libre, ce qui oblige à écraser la pédale d'autre part) et le rétrogradage qu'on ne contrôle pas et qui donne obligatoirement des à-coups, là où avec une boite manuelle on aurait embrayé gentiment. Bien sûr certains modèles ont une pédale de frein infernale, alors que d'autres permettent une belle progressivité (Mercedes Citaro II par exemple, une crême à conduire).

J'ai déjà eu la chance d'effectuer quelques jours de conduite en service commercial accompagné d'un tuteur. Principale différence avec l'apprentissage des lignes que nous effectuons seuls avec un formateur : la clientèle bien sûr! J'avais quelques appréhensions, mais j'ai été ravi de voir qu'elles n'étaient pas fondées. La vaste majorité des clients sont adorables, et j'ai constaté qu'à partir du moment où le conducteur est tourné vers eux et les salue à leur entrée dans le véhicule, toutes les catégories d'usager se montrent finalement polies et même agréables, indépendamment des tranches d'âges, des quartiers, des origines ethniques ou des niveaux apparents de revenu. Voilà pour les préjugés... Ca a été une très bonne surprise. Il va par contre falloir que je perfectionne rapidement ma connaissance de la ville et de ses alentours (je n'y suis que depuis un an) car j'aurai été bien en peine de répondre sans l'aide de mon tuteur aux demandes de renseignements formulées par certains clients...

dimanche 20 février 2011

Le permis est dans la poche

Après 3 mois de formation, nous avons passé la semaine dernière nos épreuves de validation (code, plateau, conduite, opérations professionnelles). Nous avons tous réussi l'ensemble des épreuves, avec un maximum de 4 points de pénalité sur l'épreuve du plateau dans sa totalité (questions écrites, vérifs, fiches, manoeuvres) et 3 d'entres-nous à 0 points, ce qui représente un beau score! La seule ombre au tableau est que malheureusement deux de mes camarades n'ont pas réussi la conduite du premier coup. Nous croisons les doigts pour eux, ils doivent repasser cette épreuve ce lundi.

Une chose importante que j'ai constaté lorsque j'ai moi-même passé mon plateau, c'est à quel point le stress peut nous faire perdre nos moyens. Lors de la VAD (Vérification Avant Départ, un tour complet du véhicule avec toute une série de points de contrôle à effectuer avant de prendre la route : pression des pneus, niveaux, fonctionnement des feux, issues de secours, blablabla), que je connaissais pourtant sur le bout des doigts, je me suis retrouvé à m'emmêler les pinceaux sur la vérification des feux, en oubliant d'allumer les feux de brouillard arrière ou en nommant les feux des positions arrières "feux de recul", etc. Ce fut assez folklorique et j'ai dû faire pas mal d'aller-retours entre le poste de conduite et l'extérieur afin d'allumer les feux correspondants... Au final, heureusement, j'ai repris mon sang froid et je ne me suis pris aucun point de pénalité.

Concernant les fiches sécurité/panneau/mécanique, je me suis pris la numéro 5 : le chargement & la surcharge/les ralentisseurs. Zéro points de pénalité également.

Ensuite la manoeuvre, j'ai tiré la numéro 3. Pas la plus difficile, on la faisait en entraînement en mettant franchement les gaz. Par contre pour l'examen j'ai pas du tout fais le malin : je l'ai jouée bien tranquille en faisant patiner l'embrayage. Malgré ça, je me suis fait une frayeur en arrivant au dernier couloir : aucun piquet dans mes rétros! Ils étaient en fait derrière le véhicule car je n'avais pas suffisamment braqué par crainte de sortir ma roue avant de la piste (absurde, il y avait largement la place). Je m'en suis rendu compte juste à temps et suis donc reparti en marche avant dans le couloir précédent, avant de reprendre ma marche arrière en enroulant franchement cette fois. Ensuite, pour l'arrêt de précision sur la bande blanche, j'étais tellement flippé que je me suis arrêté une première fois 80 cm avant d'être dessus, je suis descendu voir où j'en étais exactement, puis suis remonté, ai reculé un peu, suis redescendu, suis remonté et ai finalement terminé... 3min30 pour réaliser une manoeuvre qu'on faisait d'habitude en moins d'une minute... Bon l'essentiel est que je n'ai frôlé aucun piquet et que je n'ai pas dépassé la bande blanche lors de l'arrêt final.

Voilà, donc le TP est dans la poche! Il reste 2 semaines à passer au centre de formation, qui seront consacrées à du perfectionnement de conduite. Il se peut que nous partions quelques jours en montagne, par exemple. Ensuite nous rentrons début mars en entreprise. Pour une fois, j'ai hâte de me mettre au boulot ;-)

lundi 17 janvier 2011

Titre Professionnel Conducteur de Transport Routier Interurbain de Voyageurs (TP CTRIV)


Comme je l'avais annoncé, j'ai bien commencé ma formation mi-novembre. Les 7 autres candidats qui ont été sélectionné par l'entreprise de transport urbain et moi-même sommes donc en train de passer notre permis D et notre FIMO sous la forme d'un Titre Professionnel donc l'intitulé exact est "Conducteur de Transport Routier Interurbain de Voyageurs". Il s'agit d'une formation s'étalant sur 3 mois et demi à temps plein. Les matières abordées sont donc élargies par rapport au permis + FIMO "simples".

Après réussite de ce TP, nous serons amenés à travailler dans l'entreprise sous contrat de professionnalisation pendant une période de 9 mois, durant lesquels nous effectuerons notre travail en toute autonomie sur les lignes régulières, en alternance avec des périodes de formation interne. Le but de ce contrat de professionnalisation sera de nous faire passer un second Titre Professionnel, le TP ACCTRUV (Agent Commercial de Conduite du Transport Routier Urbain de Voyageurs). Celui-ci visera à nous perfectionner dans les matières propres à la conduite de bus urbains : conduite en ville, gestions des conflits, etc. Ce n'est qu'à l'issue de cette longue période de formation en alternance, et sous réserve de réussite des examens de ce second TP, que nous nous verrons proposer un CDI.

Pour l'instant la formation externe se passe bien d'un point de vue personnel. D'un point de vue général, l'ensemble du groupe et moi-même déplorons cependant la médiocre qualité de la formation proposée par le centre (qui fait pourtant partie d'un gros réseau national de formation dont je tairais le nom) et de la grande désorganisation dont celui-ci fait montre. Je ne rentrerai pas ici dans le détail des reproches que nous avons à formuler. Heureusement, il me semble qu'indépendamment de tout cela, nous avons tous la capacité de nous dépatouiller pour réussir les épreuves de validation du titre professionnel.

Nous avons commencé par 4 semaines de cours théoriques : réglementation sociale européenne, mécanique, code de la route, conduite défensive, secourisme, préparation d'un voyage, etc. en alternance avec des sessions de conduite sur simulateur... c'est-à-dire un poste de conduite monté sur vérins, avec des écrans géants à 180°.

La 5ème semaine, nous avons commencé la conduite sur véhicule réel à raison de 4h par jour, les 4h restantes étant consacrées à la poursuite de la théorie. Il devrait en être ainsi jusqu'à la fin de la formation, début mars.

Nous avons débuté la conduite avec 1 semaine de conduite sur route à faible densité de circulation. Moi qui avait quelque peu conduit des PL (porteurs) il y a plusieurs années, j'avoue avoir été étonné de constater à quel point la conduite d'un autocar est différente, et bien plus difficile! En raison de la longueur totale du véhicule bien sûr, et de la nécessité d'apprendre à travailler avec le porte-à-faux avant. Les pneus arrières portent d'ailleurs les stigmates des nombreux trottoirs que nous avons mordus au début ;-) Personnellement, j'ai été ravi de me retrouver à nouveau sur un véhicule lourd, de réapprendre à utiliser les rétros, etc. Bref, cette première semaine fut riche d'enseignements, mais épuisante!

Nous avons ensuite attaqué les manoeuvres sur le plateau. Il s'agit de 6 parcours à réaliser en marche arrière : couloirs étroits, slaloms, etc. Pas grand chose à signaler de ce côté-là. On s'attendait tous à rencontrer des difficultés... or il n'en fut rien : nous avons pratiquement tous réussis les 6 parcours différents du premier coup, et n'avons passé les heures suivantes qu'à nous perfectionner et taper des chronos.

Entre-temps, nous avons également passé une semaine en stage découverte de l'entreprise pour laquelle nous allons travailler. Nous avons eu le loisir d'y visiter les différents postes de commande bus et métro, de voir les différents responsables (tous prenant leur travail très à coeur, ce qui est très motivant) à qui nous aurons à faire, de comprendre le fonctionnement interne de l'entreprise, d'apprendre plus de détails sur nos futures rémunérations et avantages divers, etc. Cette semaine fut très intéressante et nous a, à tous, donné l'envie d'y travailler au plus vite!

Actuellement, je totalise une douzaine d'heures de conduite en circulation et je commence enfin à me sentir à peu près à l'aise avec le véhicule, et à vraiment me sentir progresser. Conduire un autocar n'est en réalité pas aussi simple que certains peuvent l'imaginer ;-)


Lors des examens de ce premier titre professionnel nous aurons, outre les épreuves classiques de circulation et du plateau, deux manoeuvres supplémentaires à savoir effectuer : un créneau et un rangement en bataille. Nous nous verrons également soumettre un "cas de transport", qui consiste à détailler minute après minute les itinéraires, positions du chonotachygraphe, etc. d'un voyage organisé fictif.

Tout ceci ne devrait pas poser de problème. J'ai personellement hâte que la formation s'achève et de pouvoir enfin renter en entreprise! Ma motivation est à 100%, même si, pour les raisons évoquées plus haut, je n'ai pas grand chose de joyeux à raconter au sujet de la formation en elle-même.