dimanche 27 mars 2011

Débuts en entreprise de transport urbain

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Après avoir obtenu mon permis D et ma FIMO par l'intermédiaire du TP CTRIV, je suis rentré en formation dans l'entreprise de transport urbain qui m'emploie. Celle-ci dure au total 13 semaines, qui seront réparties en alternance sur un an, la durée d'un contrat de professionalisation dont le but est de nous faire passer le TP ACCTRUV que j'ai mentionné dans un post précédent. On commence par un bloc de 5 semaines d'apprentissage des lignes et des différents modèles de bus (standards et articulés), nous aurons la suite des semaines de formation tous les un à deux mois.

Voici donc mes premières impressions après avoir effectué mes trois premières semaines de formation. Il y a pas mal de différences entre les cars comme on en avait lors du TP CTRIV au centre de formation, et celle des bus. Tout d'abord, la boite automatique change radicalement la donne! Finis le stress du passage des rapports sur une boite récalcitrante et un levier complètement flou. Je peux désormais mes concentrer à 100% sur ce qui se passe sur la route. Bienvenue également au FAE (frein d'aide à l'exploitation, qu'on appelle aussi brake valve ou frein d'arrêt), qui permet de maintenir le véhicule immobilisé sans devoir garder son pied sur la pédale de frein. Hyper sécurisant et hyper pratique... De plus en raison de la force qu'il y a lieu de mettre sur la pédale pour maintenir un véhicule d'un tel tonnage à l'arrêt sur un dénivelé, c'est également très reposant pour la patte arrière droite... D'une manière globale je trouve la conduite d'un bus beaucoup plus agréable et sécurisante que celle d'un car. Je suis plus à l'aise au volant d'un bus articulé au centre-ville qu'avec un car sur une 4 voies bien dégagée... ce paradoxe résulte peut-être simplement d'une question de modèles de bus et de cars. Je veux dire par là que si j'avais connu des autocars haut de gamme, j'aurais peut-être tenu un discours différent qu'avec mon expérience limitée aux modèles d'entrée de gamme, juste biens pour apprendre et faire du transport scolaire. Nous avons même fait de la 4 voies en bus urbain, et j'ai été surpris par la bonne tenue de cap et l'impression de fiabilité qui s'en dégageait, là où les cars me donnaient l'impression d'être "sur un bateau" passé une certaine vitesse. J'ai d'ailleurs remarqué que je ne me lasse pas de conduire les bus alors que je n'étais que trop content de laisser le volant des cars au centre de formation.

Concernant la conduite des articulés, et bien de manière étonnante je trouve que ça se fait plutôt bien! Leur conduite est très agréable, je dirais même amusante. Si on aime une conduite précise et technique, c'est un pur bonheur. Nous travaillons avec plusieurs modèles, dont l'un d'eux possède un essieu de remorque directionnel (Vanhool AG300). Celui-là est un peu particulier à manier, et je trouve pour l'instant que cet essieu ne facilite pas autant le passage dans les endroits difficiles que je ne l'aurais imaginé.

Quoi qu'il en soit, je suis content et, je l'avoue, fier d'être enfin habilité à conduire ces engins de 18 mètres de long. Il faut dire que j'attendais ce moment avec beaucoup d'impatience, depuis pratiquement un an de démarches et pas mal d'années à avoir cette idée de reconversion au fond de ma tête...

Au niveau de ma conduite, il me reste bien sûr encore beaucoup à faire pour me perfectionner et devenir un excellent conducteur, même si globalement je me sens à présent à l'aise dans à peu près toutes les situations. Il me reste en priorité la question du freinage à travailler encore et encore. En effet, j'éprouve pas mal de difficultés à faire un beau freinage dégressif, sans à-coups. Je ne trouve pas ça évident, entre le ralentisseur couplé à la pédale de frein (qui se manifeste avec un certain délai après avoir appuyé sur la pédale d'une part ; et qui cesse d'agir en dessous d'une certaine vitesse, donnant soudainement l'impression d'être en roue libre, ce qui oblige à écraser la pédale d'autre part) et le rétrogradage qu'on ne contrôle pas et qui donne obligatoirement des à-coups, là où avec une boite manuelle on aurait embrayé gentiment. Bien sûr certains modèles ont une pédale de frein infernale, alors que d'autres permettent une belle progressivité (Mercedes Citaro II par exemple, une crême à conduire).

J'ai déjà eu la chance d'effectuer quelques jours de conduite en service commercial accompagné d'un tuteur. Principale différence avec l'apprentissage des lignes que nous effectuons seuls avec un formateur : la clientèle bien sûr! J'avais quelques appréhensions, mais j'ai été ravi de voir qu'elles n'étaient pas fondées. La vaste majorité des clients sont adorables, et j'ai constaté qu'à partir du moment où le conducteur est tourné vers eux et les salue à leur entrée dans le véhicule, toutes les catégories d'usager se montrent finalement polies et même agréables, indépendamment des tranches d'âges, des quartiers, des origines ethniques ou des niveaux apparents de revenu. Voilà pour les préjugés... Ca a été une très bonne surprise. Il va par contre falloir que je perfectionne rapidement ma connaissance de la ville et de ses alentours (je n'y suis que depuis un an) car j'aurai été bien en peine de répondre sans l'aide de mon tuteur aux demandes de renseignements formulées par certains clients...